Le journal de l’expédition - 49e jour

Jour 49, Livrés à l'espoir



Le soleil est levé depuis quelques heures, la matinée est avancée. Il y a une dizaine de minutes, une incroyable détonation a déchiré le calme de la cité. Je vois des valeureux combattants de l'Ordre des âmes pures courir en direction du pont.
Je n'aurais peut-être pas du sortir ce matin!


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Un homme vient de me demander si je combattais. J'ai hésité, mais je ne crois pas en être capable. Pourtant je voudrais pouvoir aider.
Il m'a demandé de me réfugier chez moi et de barricader portes et fenêtres.
La Milice aux lames sanglantes attaque le pont, avec à sa tête, Namudor lui même!


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Je suis retournée au QG de l'Ordre des âmes pures. Larales était sur le perron, faisant face à une trentaine de ses compagnons.
La situation semble grave, d'après Larales, Namudor utiliserait une arme extrêmement destructrice, toute droit sortie des enfers.
Les chances de victoires semblent faibles, pourtant il galvanise ses hommes comme pour partir au front.


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Larales et Bodren sont venus nous trouver pour nous annoncer qu'ils allaient tous aller au combat et qu'il nous fallait quitter la ville au plus vite.
Falaver nous accompagnera, mais nous devons prendre toute les potions restantes ici et rejoindre la plantation au Sud avant notre départ.


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Tout le monde est prêt à partir. Nous n'attendons plus que Galenel.
Dehors, je vois les trente hommes de l'Ordre des âmes pures, Larales et Bodren à leur tête.
J'ai le sentiment qu'ils ne reviendront jamais ici, et qu'ils en ont conscience...
Une telle bravoure est digne des plus grandes légendes. J'espère que leur nom ne sera jamais oublié et qu'ils seront accueillis en héros auprès des dieux.


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Nous avons atteint les plantations, un petit ensemble de cabanes entourant un maigre champ de sable fin et noir comme le jais. Quelques fleurs magnifiques aux pétales noirs et aux pistils rouges parsèment ce lieux appelé "La plaine noire".
À notre arrivée, Falaver remis aux paysans une lettre cachetée. Ils s'affairèrent tous, Falaver nous expliqua alors que c'était un ordre direct de Larales. Tout devait être détruit, rien ne devait subsister pour Namudor. Car si la fleur d'essence noire pouvait redonner la vie, elle pouvait aussi l'ôter.
Nous assistâmes, impuissant, à la destruction de ce don unique des dieux.


Une épaisse fumée noire s'échappe dans le ciel, tout est fini.
Falaver dit qu'il est temps de partir.


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Grâce à la magie de Tymora, nos corps s'élevèrent dans les cieux, nous étions légers comme l'air et comme des nuages, presque plus que fait de brume. Nous avons survolé le désert jusqu'à cet oasis entouré de quelques maisons, Falaver a appelé cet endroit "Besgawen".
Les autochtones semblent aimables et accueillants, mais ils parlent une langue que je n'ai jamais entendu. Même Paldeles semble perplexe, bien qu'elle le prenne comme un défi fascinant.
Falaver pense que nous sommes plus en sécurité ici, nous allons rester dans ce petit village le temps que nos compagnons parviennent jusqu'à Nicodème.


Je sais bien au fond de moi qu'ils ne sont pas partis seuls pour ne pas nous faire prendre de risques. Nous ne les reverront peut-être jamais, mais peu importe de quelle manière ils nous ont quittés, je n'oublierais jamais que sans eux, nous n'aurions jamais pu arriver jusque là. Leurs manières sont peut-être discutables, leur morale sans doute répréhensible, mais cette expédition a atteint son objectif, malgré toute les épreuves sur notre chemin.
Et tout cela n'aurais pas été possible sans leur soutien.


Je clos aujourd'hui ce journal, au 49e jour de notre périple. A présent, l'avenir de cette expédition n'est plus entre mes mains, je m'en remet au Seigneur de l'Aube afin qu'il guide nos compagnons jusqu'à l'aboutissement.


Que la lumière soit avec nous.


Gerlin

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