Le journal de l’expédition - 18e jour

Jour 18, amertume et regrets



Ce matin, aucune trace de nos deux compères dans les couloirs de l'auberge. C'est finalement Medgran qui viendra nous chercher, nous expliquant qu'ils nous attendent devant les portes de la ville, avec l'interdiction d'entrer dans la cité.
Ce jeune prêtre de Waukyne, la déesse du commerce, avait rendez-vous avec nous tous ce matin pour faire la route jusqu'à son village, Gorlon.


Et c'est à quelques cent mètres des murs d'enceinte de la ville fortifiée que nous avons retrouvé nos compagnons, toujours accompagnés du cadavre puant de cette satanée harpie.
Face à ma déception vis à vis de cette situation, Andariel me rétorquera que ces miliciens n'avais aucun droit de demander une telle somme, que leur comportement était injustifié et qu'ils étaient corrompus.
Pourtant un milicien, corrompu ou pas, reste un homme au service de la loi, de plus j'ai du mal à croire que toute la milice, remuée par cette affaire cette nuit, soit également corrompue. Je pense plutôt qu'Andariel voulait provoquer ces miliciens, pour une raison qui m'échappe toutefois.
Je crains qu'il ne leur faille du temps pour changer leurs mauvaises habitudes. Mais le droit chemin, fut-il difficile à rallier, ne les abandonnera pas.


Medgran, sans doute remué par les problèmes qui touchent son village, a préféré faire le trajet seul en avant de notre convoi, restant muet jusqu'à notre arrivée au village de Garret.


Garret est un grand village de pêcheurs installé sur la rive sud de la Chiontar. La vie n'y semble pas aisée, les visages de ses habitants sont marqués par la rudesse de leur existence.
Lorsque nous faisons halte dans des villages comme celui-ci, j'aimerais avoir d'avantage de temps et pouvoir consacrer quelques jours ou semaines à aider tous ces gens. C'est cruel de partir dés le lendemain et de laisser ces gens à leur triste sort.
Mais le temps presse, j'ai une mission à accomplir et je sens que le moral s'étiole parmi mes compagnons de routes.
Pendant le repas de ce soir, Foransor a discuté avec moi, il m'a fait part de ses doutes vis-à-vis de son rôle dans cette expédition. Il pense qu'il est responsable des problèmes qui nous ont frappé à Beregost, que ce n'est pas Lucan qui devrait aujourd'hui croupir dans les geôles de la cité.
Malgré tout ce que j'ai pu lui dire, il reste persuadé que s'il n'avait pas été là, nous n'aurions pas eu à souffrir de tout ces maux.
Je sais également qu'il s'inquiète pour sa femme, elle est restée seule au foyer pour s'occuper de leurs jeunes enfants, il avait longuement hésité avant d'accepter ma proposition.
Ce qui s'est passé à Beregost n'est pas de sa faute, ça aurait tout aussi bien pu être moi ou un autre d'entre nous. Mais c'est sur lui que Beshaba a jeté ses maléfices. Et je crois que cela pèse énormément sur lui, bien que nous prenons des raccourcis, la route est toutefois encore longue...


Gerlin

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