Jour 39, Un voyage sans retour

Je sais que notre cause est juste, que notre quête est noble. Mais étions nous prêt pour cette expédition. Jusqu'à quel point pouvons nous considérer que les pertes sont acceptables. Nous avons perdu notre charron, Foransor, Andariel restera peut-être à jamais dans cet état, alors qu'elle a déjà quitté son corps une première fois.
D'après Galenel, même Bori serait passé de l'autre côté, lorsqu'ils ont entrepris cette traversée tout les 3. Pourtant, face à son entrain ce soir, c'est difficile à imaginer, il aurait été décapité par un scorpion géant lors d'une attaque au petit matin.
Si eux sont capables de se remettre d'une expérience si terrifiante, nous n'en avons ni la force, ni les moyens.

Combien de morts devront nous encore accepter? Combien de familles allons-nous détruire encore?
Bientôt, nous atteindrons Silverton puis Daranor. Nous aurons atteint notre but, mais comment allons nous rentrer.
Je n'en ai parlé à personne pour le moment, mais ça m'inquiète. Nous n'avons plus d'argent, nous avançons lentement et le moral est au plus bas.
Nous mettrons probablement plus de 60 jours pour retourner à Alvar. C'est impossible, nous ne tiendrons pas jusque là...

Gerlin

Jour 38, Terres sauvages

Il est étrange de se réveiller en pleine nature, de marcher une journée entière sans rencontrer âme qui vive, puis d'établir un campement perdu au milieu de nul part. Aucun village aux alentours, pas une communauté esseulée, personne.
Si il nous arrivait malheur, nul ne le saurait jamais. J'en ai froid dans le dos.

Gerlin

Jour 37, Sur le chemin de la foi

Ce matin, à l'aube, nous avons pris la route, nous élançant à travers une nature sauvage et vierge.
Un nouvel espoir se dessine, face à nous, l'astre divin guide nos pas, nous réchauffant de sa bienveillance transcendantale.
Loin à l'Ouest, Silverton nous attend, notre périple atteindra bientôt son but.
Mais ce soir, pour la première fois, nous avons partagé le quotidien spartiate de nos gardes. S'il est une chose de camper sur le pont d'un bateau ou devant une cabane, il en est bien autrement lorsque vous devez passer la nuit sur un sol rocailleux, en pleine nature sauvage, loin de tout, avec pour seule défense une fine toile flottant au vent.
Et eux, ils semblent aussi sereins qu'à l'habitude, comme si le danger n'était qu'un détail insignifiant.

Heureusement, cette nuit nos héros veilleront sur nous.

Gerlin

Jour 36, Le retour des héros

Ce matin, la journée débuta mal. Je suis allée m'installer au bord de l'eau, lorsque Merurin amena son embarcation dans l'atelier de sa cabane pour commencer à la réparer.
Comme si ce n'était pas déjà suffisant...

Je laissais mon esprit vagabonder à l'idée d'un avenir bien morose, lorsque j'entendis la voix arrogante de Galenel.
Je n'en croyais pas mes yeux, tous les 3 nous sont revenus sains et saufs.
Hélas, ils ne nous amenaient aucun remède pour la pauvre Andariel. Mais ils pensent pouvoir trouver un magicien, habitant au Sud de Silverton, qui saurait lui rendre son apparence normale.
Si ils sont revenus, c'est qu'ils ont amené avec eux un "dromadaire", un cheval à l'aspect étrange surmonté d'une bosse disgracieuse. Cette étrange bête serait capable de marcher plusieurs jours sans boire. Une idée à laquelle Palagern ne croit pas, il se méfie de cet animal, et à juste titre je pense.
Quoi qu'il en soit, avec toutes les outres qu'ils ont ramenées, et en rationnant notre cheval, nous pourrons enfin atteindre Silverton.

Après tout ce temps, nous aurions dû fêter leur retour. Mais notre gaieté est sérieusement entachée par l'ambiance tendue qui divise notre groupe.
La seule chose qui me remonte le moral, c'est de savoir que dès demain, nous allons nous éloigner définitivement de cet infâme demi-homme.

Gerlin

Jour 35, La fin des connivences

... Je n'ai pas le coeur à écrire. Mais c'est mon devoir, Ferlon m'a demandé de consigner chaque journée de voyage dans ce journal, afin de garder trace de cette expédition. Je ne peux faillir à mon devoir.

L'entente au sein de l'équipe s'est encore dégradée aujourd'hui. Ce matin, Liodan s'est isolé, arguant que ce n'était pas à lui de faire un effort mais aux autres de garder leur sang froid. Au moment du repas, la mésentente atteint son paroxysme lorsque Will, absent toute la matinée, se présenta pour manger. Paldeles lui refusa ce droit, tandis que Palagern insistait pour lui accorder. S'en suivit une énième dispute, dont la dramatique issue fut une scission au sein même de notre groupe.
Palagern et Dagolant passeront la nuit sous les pales lueurs d'un quartier de lune, alors que Paldeles et Liodan gardent pour eux seuls la cabane.

Pour ma part peu importe, je ne trouverai sans doute pas le sommeil cette nuit...

Gerlin