Archive for the ‘Journal de l’expédition’ Category

Le journal de l’expédition - 19e jour

Sunday, May 29th, 2011

Jour 19, la violence engendre la violence



Cette nuit... J'ai frappé un homme...
Deux voleurs se sont introduit dans notre chambre durant notre sommeil, l'un d'eux, un jeune homme, s'est appuyé sur mon lit pour ajuster ses tirs d'arbalète à l'encontre d'Andariel.
Me réveillant, j'ai ouvert les yeux sur le profil haineux d'un homme prêt à tuer. Je ne sais pas ce qui m'a prit. Sans réfléchir j'ai empoigné le chandelier, posé sur mon chevet, et
lui ai flanqué un coup au visage.
Pourquoi ai-je fais ça! Je ne suis pas comme eux! Je ne veux pas devenir comme eux!
Je refuse la violence, mais la violence engendre la violence.
Andariel, spectatrice de mon acte malveillant, vint à mon secours. Ma couche devint alors un terrain de guerre, les armes filaient au dessus de moi et le sang souillait mes draps. Le jeune bandit, bien conscient qu'il perdait la bataille, fit une chose que je n'oublierais jamais.
Avant même que j'en prenne conscience, son épée effleurait ma gorge, je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque, tandis qu'il proférait des menaces. Il était prêt à me tuer, comme ça, d'un simple geste.
Comment un homme peut-il être empli de tant de haine envers son prochain? Pourquoi sommes nous ainsi enclin à faire souffrir les autres?
L'espace d'un instant, j'ai aperçu la vérité. La violence ronge chacun d'entre nous, elle est enfouie au plus profond de chaque être. Je n'aurai jamais dû le frapper, je n'ai fais qu'attiser sa cruauté intérieure. Et la mienne... Alors qu'il était derrière moi, que son sang imprégnait mes vêtements de nuit, en réponse au regard décidé d'Andariel qui me faisait face, j'ai souhaité sa mort...!


Mais je n'étais pas prête à assumer ces pensées impies, j'ai donc demandé à Andariel de céder à ses demandes et de le laisser partir. Mais comme si elle avait su lire mes pensées intimes, son épée vint transpercer le corps du bandit.
Mais lequel des deux est le plus vil, je me le demande. Lorsque que le jeune voleur grimaça de douleur, toute son essence vitale semblant s'échapper de son corps, comme aspirée par l'épée maudite que tenait Andariel, cette dernière jubilait de le voir ainsi subir ce tourment diabolique.
Le pauvre homme s'effondra au sol, vidé de toute son énergie. Andariel profita alors de sa faiblesse pour le rouer de coup de pied et le plonger dans l'inconscience.


Suite à cela nous avions convenu que le jeune voleur serait livré, dés l'aube, à la milice locale afin qu'il réponde de ses actes. Mais l'obscurité nocturne en a décidé autrement, d'après le récit de nos gardes, il se serait enfui, se libérant de ses liens sans éveiller la vigilance de qui que ce soit.
Ce qui n'explique pas pour quelle raison ce matin, tous les villageois parlaient d'une maison, connu comme un des repères de la guilde de voleur locale, qui aurait brûler durant la nuit...


Lorsque nous avons pris la route ce matin, Medgran semblait d'une humeur encore plus désastreuse que la veille, pourtant, j'ai cru comprendre que sa chambre, à l'écart des nôtres a été épargnée par les visites nocturnes.
Péniblement, nous avons rejoint le village portuaire de Gorlon. Ici, plus encore qu'à Garret, la vie semble pénible et harassante. Les habitants semblaient moroses et apathiques.
Toutefois, après quelques échanges avec les marins présents sur les docks, nous avons pu rencontrer le chef du village, un certain Clauran. Il nous a expliqué que Medgran, malgré toute sa bonne volonté n'a jamais été d'un grand secours au village, bien qu'il s'y emploie régulièrement.
Les chevaux seraient atteint d'une grave maladie, les clouant au box et les obligeant au repos le plus total. La bateau à déjà quelques jours de retard, et il espérait une solution efficace au retour du prêtre afin ne pas devoir assumer encore d'avantage de pénalités.
Je suis heureuse aujourd'hui d'avoir pu redonner espoir à cet homme accablé. Avant même que Medgran nous apporte des nouvelles des bêtes malades, nous avons pris les devant en proposant nos propres chevaux pour la traversée. Le visage de Clauran s'est éclairé à cette annonce, il a été tellement ravi par cette solution inattendue qu'il accepta que nous montions à bord pour le trajet sans autre contrepartie.
Finalement nous avons embarqué après le repas, le bateau quittant le port en début de soirée. Nous voila en route pour Scornubel, la traversée devrait être bien tranquille. Une trêve bien méritée s'offre à nous.


Gerlin

Le journal de l’expédition - 18e jour

Wednesday, May 18th, 2011

Jour 18, amertume et regrets



Ce matin, aucune trace de nos deux compères dans les couloirs de l'auberge. C'est finalement Medgran qui viendra nous chercher, nous expliquant qu'ils nous attendent devant les portes de la ville, avec l'interdiction d'entrer dans la cité.
Ce jeune prêtre de Waukyne, la déesse du commerce, avait rendez-vous avec nous tous ce matin pour faire la route jusqu'à son village, Gorlon.


Et c'est à quelques cent mètres des murs d'enceinte de la ville fortifiée que nous avons retrouvé nos compagnons, toujours accompagnés du cadavre puant de cette satanée harpie.
Face à ma déception vis à vis de cette situation, Andariel me rétorquera que ces miliciens n'avais aucun droit de demander une telle somme, que leur comportement était injustifié et qu'ils étaient corrompus.
Pourtant un milicien, corrompu ou pas, reste un homme au service de la loi, de plus j'ai du mal à croire que toute la milice, remuée par cette affaire cette nuit, soit également corrompue. Je pense plutôt qu'Andariel voulait provoquer ces miliciens, pour une raison qui m'échappe toutefois.
Je crains qu'il ne leur faille du temps pour changer leurs mauvaises habitudes. Mais le droit chemin, fut-il difficile à rallier, ne les abandonnera pas.


Medgran, sans doute remué par les problèmes qui touchent son village, a préféré faire le trajet seul en avant de notre convoi, restant muet jusqu'à notre arrivée au village de Garret.


Garret est un grand village de pêcheurs installé sur la rive sud de la Chiontar. La vie n'y semble pas aisée, les visages de ses habitants sont marqués par la rudesse de leur existence.
Lorsque nous faisons halte dans des villages comme celui-ci, j'aimerais avoir d'avantage de temps et pouvoir consacrer quelques jours ou semaines à aider tous ces gens. C'est cruel de partir dés le lendemain et de laisser ces gens à leur triste sort.
Mais le temps presse, j'ai une mission à accomplir et je sens que le moral s'étiole parmi mes compagnons de routes.
Pendant le repas de ce soir, Foransor a discuté avec moi, il m'a fait part de ses doutes vis-à-vis de son rôle dans cette expédition. Il pense qu'il est responsable des problèmes qui nous ont frappé à Beregost, que ce n'est pas Lucan qui devrait aujourd'hui croupir dans les geôles de la cité.
Malgré tout ce que j'ai pu lui dire, il reste persuadé que s'il n'avait pas été là, nous n'aurions pas eu à souffrir de tout ces maux.
Je sais également qu'il s'inquiète pour sa femme, elle est restée seule au foyer pour s'occuper de leurs jeunes enfants, il avait longuement hésité avant d'accepter ma proposition.
Ce qui s'est passé à Beregost n'est pas de sa faute, ça aurait tout aussi bien pu être moi ou un autre d'entre nous. Mais c'est sur lui que Beshaba a jeté ses maléfices. Et je crois que cela pèse énormément sur lui, bien que nous prenons des raccourcis, la route est toutefois encore longue...


Gerlin

Le journal de l’expédition - 17e jour

Thursday, May 12th, 2011

Jour 17, les errances des arts profanes



Ce matin, comme convenu, Bori, Andariel et Herdinis allèrent explorer la grande bâtisse, au cœur du mystère de ce village. Il apparu bien vite qu'elle n'était autre que la demeure d'un magicien. Un journal, trouvé dans son laboratoire, détaillait ses recherches sur le rajeunissement ainsi que ses multiples échecs. Cette découverte vint corroborer l'idée de Bori, convaincu que ces enfants n'étaient autres que les habitants du village victimes d'une malédiction les ayant fais rajeunir.
Le journal mentionnait également un antidote, que le mage gardait en permanence sur lui. Face à nos connaissances très limitées des processus magiques profanes, cet antidote représentait notre seule chance d'aider ce village.
En poussant leurs investigations, nos compagnons purent découvrir l'identité du magicien local, un dénommé Gedon. Mais tandis qu'ils tentaient de retrouver le responsable de cette situation, une créature immonde et difforme, juchée sur un unique pied et dotée de quatre bras terminés par des griffes démesurées, s'attaqua à Andariel, affairée dans la demeure du mage. Herdinis, alerté par le bruit de la bataille, se précipita sur place pour participer au combat.


Finalement, pendant qu'Herdinis achevait sauvagement le monstre, Andariel, aidée de Bori réussi à identifier le magicien devenu un jeune enfant. L'antidote qu'il transportait, contenu dans un petit pendentif, eu l'effet escompté. En l'espace d'un instant, il reprit sa taille adulte et recouvrit ses esprits.
Si ce Gedon s'inquiéta bien vite du monstre qu'il séquestrait, persuadé qu'il se serait libéré, il semblait bien moins préoccupé par le sort de ses concitoyens.


Étant incapables de participer à l'élaboration du remède pour les villageois, nous avons, sans perdre plus de temps, pris la route pour la Porte de Baldur.
A notre arrivée dans la grande cité marchande fortifiée, chacun étant libre pour la fin de journée, je me rendis à la milice locale, afin de faire état de la situation du village de Meleadan, m'assurant ainsi qu'ils veilleront au rétablissement de l'ordre des choses dans ce hameau.
Nous nous retrouvâmes tous dans une auberge de voyageurs, aux portes de la cité. Bori et Andariel nous revinrent avec un coffret renfermant 5000 pièces d'or, la recette de leurs prises dans l'hôtel privé de Beregost.
Grâce à nos courageux compagnons, nous allons pouvoir mener cette expédition à son terme, il est certain que nous ne serions pas arrivés jusque là sans leur aide précieuse.


Bien que nous disposions à présent de suffisamment d'argent pour continuer notre route, nous avons profité que la cité en dispose pour étudier des cartes des Royaumes Oubliés. Face à tous les danger que nous avons eu à affronter jusque là, je préférerais écourter au maximum notre voyage pour minimiser les risques que cette expédition s'achève de façon tragique.
D'après Galenel, nous pourrions gagner quelques jours en empruntant un bateau remontant la Chiontar jusqu'à Scornubel. De là, nous pourrions continuer jusqu'aux montagnes du couchant et gagner plusieurs semaines sur l'itinéraire prévu.
Galenel, partie à la recherche d'un navire nous acceptant pour leur trajet, appris qu'un village proche rencontrait des problèmes pour mettre en route un bateau à destination de Scornubel. Une occasion rêvée pour nous, face à la difficulté d'embarquer toute notre expédition à bord d'un navire, venir en aide à ce village nous permettrait de négocier une place à bord du leur.
Bori et Andariel sont donc allés à la rencontre de Medgran, prêtre du village de Gorlon, leurs chevaux tombés malades forcerai le navire à quai. Ce Medgran se serai rendu à la Porte de Baldur dans l'espoir de trouver un remède au mal qui touche ses équidés.
Dés demain, nous prendrons la route avec lui, espérons que nous pourrons leurs venir en aide.


Cette journée semblait se terminer sous les hospices bienveillantes de Lathandre, jusqu'à l'arrivée de deux miliciens dans notre auberge.
Ces hommes de lois s'inquiétaient de ce que nous transportions, enrubanné dans une charrette à l'écurie. Je me doutais que l'idée d'Andariel serais tôt ou tard dommageable. Hier, suite à l'attaque des harpies, elle insista pour emmener le cadavre de la créature abattue, dans l'espoir de le revendre ce soir au marché noir de la cité.
Les deux miliciens réclamaient simplement l'acquittement d'une taxe pour le transit du cadavre à travers la cité, mais face aux réticences de nos deux compagnons, le ton monta rapidement, tout autant que la somme réclamée. Finalement, Andariel jeta une bourse, remplie de pièces, au visage de l'un des miliciens avant de partir avec la charrette, suivie de près par Bori.
Les deux hommes de loi, Dinared et Sarlan m'expliquèrent que nos deux compagnons risquaient d'avoir de graves problèmes avec la loi si ils ne payaient pas cette taxe et si il ne corrigeaient pas leur attitude. Je leur ai assuré que je les préviendrais dés qu'ils reviendraient à l'auberge.
Je dois bien avouer que je suis particulièrement déçue par l'attitude d'Andariel, d'autant plus que nous avions tout à fais les moyens de payer cette taxe.


Il est tard, je vais devoir aller me coucher, ils ne sont toujours pas rentrés, j'espère qu'ils n'ont pas aggravés leur situation durant la nuit.


Gerlin

Le journal de l’expédition - 16e jour

Thursday, May 5th, 2011

Jour 16, une force de la nature



Peu avant notre départ ce matin, Herdinis nous fit la surprise d'une entrée fracassante dans la grande salle de l'auberge. Lui qui, hier soir, était à l'agonie se trouvait dans une forme exceptionnelle ce matin. Ce n'est sans doute pas la première fois qu'une telle mésaventure lui arrive et les prêtres locaux semblent fort habitués à soigner des blessés aussi gravement atteints.
Dans son euphorie, Herdinis nous expliqua ce qui s'était passé hier à Beregost. Aux antipodes de l'explication que nous avions eu la veille au soir, il nous raconta à quel point ils s'amusèrent ensemble. Dinharus et ses compères avaient placé de nombreux pièges dans les étages du bâtiments, ils furent blessés à de nombreuses reprises avant même de parvenir à rencontrer leurs assaillants. Herdinis nous expliqua également comment Mardan vit son corps se disloquer sous le souffle d'une boule de feu. D'après lui, l'hôtel brûlera encore pendant des jours avant que la milice ne puisse y entrer.
Je ne comprendrais jamais cet homme et son attrait pour la violence et les tueries. Mais je ne peux que constater l'efficacité de ses méthodes.


Un autre villageois s'est rendu à sa place à la Porte de Baldur pour régler les affaires commerciales de la bourgade. Herdinis, n'ayant plus d'obligations, a souhaité nous accompagner, espérant avoir de nouvelles occasions de "s'amuser" comme la veille.
Il nous sera sans doute d'une aide précieuse.


Sur la route du village de Meleadan, dernière étape avant la Porte de Baldur, Herdinis semblait particulièrement enthousiaste, il allait et venait tout autour de la carriole, lançant son cheval au galop avant de faire demi-tour, puis il prenait quelques distances pour surveiller nos arrières. Mais dans sa fougue, il se figea, nous faisant signe d'arrêter le convoi. Il lui semblait avoir vu du mouvement à l'orée de la forêt de Bois manteau, que nous longions par l'Est.
Très vite un chant dissonant et désagréable parvint à nos oreilles, qui se transforma en une mélopée enivrante et captivante. Tandis que je laissais mon esprit vagabonder au grès de cette mélodie, le cri d'agonie d'une harpie brisa ma plénitude.
Nous étions rassemblés devant le bois, Andariel, venant de décoché un carreau mortel sur le monstre, souffrait de nombreuses blessures.
Nous avons étés pris sous le coup du chant captivant de deux harpies, ces créatures abominables nous auraient dévoré si Andariel ne les avait pas combattues au péril de sa vie.
Finalement Herdinis, sans doute dans un esprit de vengeance, s'empressa d'achever violemment la harpie, qui était déjà morte...
Après cet acte de violence inutile, nous reprîmes notre route pour arriver enfin à Meleadan, mais la journée était loin d'être terminée.


A notre grande surprise, personne n'était venu nous accueillir, même sommairement. Nous avions croisé quelques enfants, jouant dans les champs avoisinants, mais le village semblait désert.
Remarquant d'autres enfants nous observant, cachés derrière un mur, Bori et Andariel entreprirent d'aller à leur rencontre.
De leur brève discussion, il ressortit qu'aucun adulte n'habite le village, mais qu'ils sont de nombreux enfants à y vivre. Ils ont mis en garde nos deux compagnons contre le danger que représenterais la grande bâtisse jouxtant la place du village. Selon Andariel, plusieurs émanations magiques s'échappent de cette grande maison.


Si ce village ne compte effectivement aucun adulte, ce pourrait être une explication à notre arrivée discrète. Mais comment des enfants seuls pourraient survivre dans une région si hostile, sans pouvoir se défendre, commercer et se nourrir.
Nous nous sommes installés à l'auberge, malgré qu'elle paraisse abandonnée.
J'ai demandé à Bori et Andariel de se renseigner sur la situation de ce village, tout ceci m'inquiète vraiment.
Mais leurs recherches se sont montrées infructueuses, toutefois Bori pense que les habitants ont été victimes d'un rajeunissement collectif, une idée plausible, d'autant plus que le registre de la mairie présente des entrées datant de seulement dix jours. Preuve que cette situation est très récente.
Bien que personnes ne soit vraiment rassuré, nous allons passer la nuit à l'auberge. Bori, andariel et Herdinis se relayeront pour s'assurer que rien ne se passe cette nuit.
Dés demain matin, ils pénétreront dans la maison réputée dangereuse. Si les habitants de ce village sont victimes d'une malédiction, nous nous devons de faire quelque chose pour eux.


Gerlin

Le journal de l’expédition - 15e jour

Thursday, May 5th, 2011

Jour 15, par l’espoir et la lumière



Très tôt ce matin, Bori est venu me réveiller, ils revenaient victorieux de leur mission. Bien que notre départ doivent se faire sans attendre, je leur ai accordé un peu de sommeil afin qu'ils puissent se reposer avant notre journée de voyage.


Bori et Andariel s'étaient assoupi au près de leur monture, Herdinis était au près d'eux, mais hélas lui ne dormait pas.
L'attaque de l'hôtel a été d'une rare violence, Dinharus et ses acolytes les attendaient de pied ferme. Herdinis a échappé de peu à une fin tragique lorsqu'une boule de feu a explosé face à lui. Sans l'intervention d'Andariel, il ne serait probablement plus parmi nous.
Ce dénommé Mardan, qui les accompagnait après s'être retourné contre sa guilde, semble avoir eu bien moins de chance que notre barbare. D'après Bori, ils n'ont même pas pu retrouver son corps.
J'espère que Herdinis pourra se remettre de ses blessures lorsque nous serrons de retour au village.


A l'aurore, nous avons tous pris la route pour Laralorlia. Bien que nombres de mes compagnons de route s'interrogeaient sur la véritable identité de nos gardes, aucun n'a osé briser le silence pesant qui nous suivit jusqu'au village. Il faudra bien pourtant que cette situation soit éclaircie, Bori et Andariel doivent des explications aux autres membres de cette expédition. Et dans une certaine mesure, moi aussi.


Dés notre arrivée, Herdinis fut pris en charge par ses pairs. Après une rapide discussion avec nos deux gardes, afin de leur exposer le malaise et le remède qui devait lui être apporté dés ce soir, je pu enfin savourer la réussite de cette mission.
Je refermais la porte de la chambre avant de porter mon attention sur le coffre de notre expédition, enfin de nouveau en notre possession.
Et là, quel désastre! Le coffre était vide... Bori et Andariel ont ramené avec eux le coffret servant à l'invocation du grand coffre ainsi qu'un coffre de taille modeste.
Ce dernier est tout ce qui reste des cinq coffres que contenait le plus grand.
En d'autres termes, il ne nous reste que l'argent dédié à l'achat des potions lorsque nous seront arrivés à Daranor.
Une somme bien inutile si nous ne pouvons financer notre voyage jusque là bas.
Or le sort en est jeté, à présent, nous ne pouvons plus retourner à Beregost.


Tandis que Bori se reposait dans une des chambres et qu'Andariel était parti quérir une nouvelle armure pour remplacer celle qu'elle avait dû abandonner à Beregost, j'ai entrepris d'annoncer la terrible nouvelle à mes compagnons, resté dans la grande salle de l'auberge.
La réaction générale fut à la consternation, à moins d'une solution miraculeuse, notre aventure s'arrêterait là. Sans même les moyens de rentrer à Alvar.


Herdinis a sans doute beaucoup souffert la nuit dernière, mais il avait raison, nous sommes revenus pour les aider, et nous avons réussi. Nous devions leur prouver qu'ils n'avaient pas pris tout ces risques pour rien, et nous l'avons fais. Et je crois que nous avons réussi également à leur prouver que la vie peut être différente de ce qu'ils avaient vécu jusqu'à présent.
Contre toute attente, lorsque j'ai expliqué notre situation catastrophique à Bori et Andariel, ils nous apportèrent la solution miraculeuse que nous n'espérions plus.
Lors de l'assaut à Beregost, ils ont pu trouver plusieurs objets de valeur ainsi que quelques belles pierres précieuses. Ils me proposèrent de revendre tout cela à la Porte de Baldur et ainsi continuer à financer notre expédition. Mais alors que je leur faisais part de la somme astronomique qui nous faisais défaut, ils m'annoncèrent une décision que je n'aurais jamais osé envisager.
Bori et Andariel renoncèrent à leur solde!
Face aux difficultés pécuniaires auquel nous faisons face, ils préfèrent de pas être payé mais voir cette expédition menée à son terme. Andariel nous fera part plus tard de sa détermination en nous expliquant qu'ils ont bien plus à gagner dans cette expédition qu'un coffre rempli d'or. L'expérience d'un voyage dangereux et l'occasion unique de combattre des créatures rares et exotiques.
Et à mon avis, aussi et sans nul doute la satisfaction de pouvoir soutenir notre aventure et se sentir indispensable.
Je savais que l'argent pouvait changer les gens, mais je ne le pensais pas ainsi.


Plus tard dans la soirée, nos deux compagnons armés durent passer la difficile épreuve de la justification de leur passé face à l'ensemble des membres de l'expédition. Bien que Paldeles et Liodan furent perplexes et insistants, leur soutien à notre cause eu bien vite raison des inquiétudes de chacun.
J'entends encore ces mots complaisants: "On a simplement décidé de changer."
Même si ma vie devait s'arrêter là, je mourrais heureuse, j'ai réussi ma mission la plus importante, redonner l'espoir à ceux qui n'en avait plus.


Demain nous prendrons la route pour la Porte de Baldur, j'espère que nous pourrons gagner suffisamment d'argent pour terminer la route. Cela étant, Galenel nous a d'ores et déjà proposé plusieurs itinéraires alternatifs qui devrait nous faire gagner un temps précieux.


Gerlin